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 i've been through the desert on a horse with no name. (pv)

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Chimène Lujayn Balsey

Chimène Lujayn Balsey
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MessageSujet: i've been through the desert on a horse with no name. (pv)   i've been through the desert on a horse with no name. (pv) EmptyMer 17 Mar - 3:46

Aucun doute, la vie à Margaret River était palpitante et enrichissante. Une sorte de tension régnait dans la petite ville, les habitants étant très clairement réticents à y voir des étrangers. On refusait souvent de répondre aux questions de Chimène, qui de plus n’étaient pas nombreuses et en général pas très utiles ou pertinentes. Elle avait du mal avec ses recherches, beaucoup de mal, et ça la mettait en rogne. La jeune femme commençait sérieusement à être découragée. De plus, son cercle social, à Margaret River, était plutôt limité. Ses amies commençaient à la harceler de textos et de mails, et Chimène s’ennuyait d’elles de toute façon. C’était bien beau de vouloir découvrir le secret de leur père, mais tout de même, sa vie était à Perth, et pas dans cette mine d’or avec deux ou trois maisons autour. Une semaine dans sa maison à elle ne lui ferait pas de mal, et lui permettrait de prendre un peu de distance face à tout ça, pour être plus efficace lorsqu’elle reviendrait à MR.
Une petite semaine dans sa bulle, dans ses affaires.
À son retour, malheureusement, il n’y avait pas Caroline pour la ramener à Margaret River, pas de Rodrigue non plus, et toute autre solution coûtait un peu trop cher à son goût. Pourquoi ne pas faire du stop ? Ça avait de bonnes chances de marcher. Elle trouvait quelqu’un qui allait par là, et c’était tout !

On l’embarqua sans problème. Le monsieur allait dans la bonne direction, il avait l’air bien sympa, ytout ytout. D’ailleurs il l’était, et l’interrogea un peu sur ses études, ses intérêts. Le trajet était plutôt long entre Perth et Margaret River, et il meubla quelques fois le silence en lui racontant des histoires de sa jeunesse. Les gens d’un certain âge aiment toujours parler de leurs jeunes années. Chimène écouta avec plaisir pendant un moment, puis laissa finalement ses pensées vagabonder, si bien qu’il lui fallut quelques minutes pour se rendre compte qu’ils n’allaient pas dans la bonne direction.

« Margaret River, c’était à gauche…
- Aaah mais je n’y vais pas moi, mon petit.
- Mais vous m’avez dit que vous y alliez ! Je vous ai demandé si vous partiez vers Margaret River, vous m’avez dit oui !
- J’ai dit que je me dirigeais par là, pas que je m’y rendais. »

Il semblait mal-à-l’aise, désolé. Chimène était au bord de la panique, elle. « Laissez-moi au bord de la route » dit-elle sans réfléchir.

Il lui demanda si elle était sûre. Elle s’empressa de lui répondre que oui, que quelqu’un d’autre la prendrait, mais qu’elle ne pouvait pas se permettre de s’éloigner plus de Margaret River. Son raisonnement était stupide, vraiment, mais sur le coup ça lui semblait la seule solution. Le vieux monsieur n’insista pas, n’ayant absolument aucune envie de rebrousser chemin pour s’écarter de sa destination. Son sac sur le dos, Chimène remonta la route, sous le soleil, jusqu’à l’embranchement. Par la suite, elle prit la bonne direction.

« Bravo Chimène ! » se félicita-t-elle à voix haute, après une dizaine de minutes de marche. « Tu es en plein milieu du désert Australien, le soleil te tape sur le crâne non-stop et il n’y a pas l’ombre d’une voiture en vue. En fait, y’a pas d’ombre, point. »

Elle n’arrêta pas de marcher pour autant. Chaque pas la rapprochait de son objectif, bien que lentement, et au moins elle n’avait pas l’impression de se laisser sécher comme un raisin sec au milieu de nulle part.
Avant même qu’elle n’aie le temps de dire ouf, l’astre solaire se mit à descendre dans le ciel. Oh, super. Perdue sur le bord de la route, et la nuit tombe… Chimène ralentit le pas. Le coucher de soleil était magnifique, et terrifiant. C’était déjà con d’être là, toute seule, en plein jour, mais la nuit c’était encore pire. Elle vit la luminosité décliner, puis ce fut le noir total. Chimène ouvrit la petite lampe de poche accrochée à son trousseau de clés, et fit quelques pas hésitants sur l’accotement. Ses mains tremblaient, elle commençait franchement à avoir peur. Doucement, la température chutait. Elle prit une veste dans son sac et l’enfila. Mais bientôt ce ne fut plus suffisant. La jeune femme ouvrit son sac à nouveau, pour prendre un jean. Elle tenta de le mettre par-dessus son short, mais vu l’inconfort qui en résultait, elle l’enleva et retira son short pour mettre son pantalon, tout seul. Au même moment, une lumière divine éclaira son superbe postérieur.

« La prochaine fois, je fais le strip tease plus tôt… » grommela-t-elle en finissant de s'habiller.

Elle ajusta son sac sur son dos, et se retourna vers le véhicule, bras parallèle au sol, pouce levé, en reculant légèrement. La voiture ralentit, puis s'arrêta à sa hauteur.
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MessageSujet: Re: i've been through the desert on a horse with no name. (pv)   i've been through the desert on a horse with no name. (pv) EmptySam 27 Mar - 19:09

Journée de travail épuisante. Comme tant d’autres. Comme toujours. Lachlan ne pouvait passer une journée sans s’épuiser, c’était une manière de vivre qui lui plaisait, l’empêchait de penser et lui faisait se sentir utile. Travailler, c’était avancer, c’était être vivant, et c’était aider du mieux qu’on pouvait. Ce jour là pourtant, le jeune homme avait hâte de finir son service au Motel pour chercheur d’ors. Il s’était, comme toujours, levé très tôt pour creuser dans les mines, chercher à faire fortunes, comme tant d’autres avec lui et après avoir avalé un rapide casse-croûte lors de la pause déjeuner, il s’était rendu au Motel, pour servir des gens qui, comme lui, travaillaient durs. Il avait choisi de prendre un job parce qu’il ne savait pas combien de temps il devrait rester et qu’il était assez pragmatique pour ne pas choisir de dilapider ses économies en buvant en attendant de trouver une énorme pépite qui ferait de lui un homme riche. Servir de la nourriture à des travailleurs aigris n’était pas le truc le plus amusant qui existe, mais avec sa bonne volonté et ses mains aussi habiles à manier une pioche qu’à retourner un steak lui avait permis de se créer une place parmi tous chez gens qui lui ressemblaient. Si bien qu’il s’était fait inviter à un match de football en début de soirée, un bon vieux match devant la télévision avec une bande de mecs, de la bière et des trucs bourrés de cholestérols qui les feraient tenir toute la soirée les yeux fixés sur un écran à hurler pour supporter son équipe favorite et l’idiot d’arbitre qui, comme toujours ferait n’importe quoi.

Mais vers 15 heures, peut-être 16, Jeremiah Stevenson, son patron était venu demander un service. « Petit, jsais bien que t’as pas que ça à faire que des trajets à travers le coin, ni même que tu dois avoir une petite fiancée à honorer, mais suis bien trop vieux pour faire le trajet jusqu’à la grande ville et ma vieille Gemma est pas assez bien pour qu’jla laisse en solo. Tu pourrais livrer ça à la boutique du vieux Louis? Après tu rentres presto, pas la peine de revenir au boulot ».

Bon, bien sûr, il avait accepté. Lachlan acceptait toujours. En deux heures, si il allait vite avec son vieux tacot, il pourrait bien faire l’aller retour. Être de retour pour 18 heures et rejoindre les autres. Il avait prit la cargaison, avait mis une vieille cassette dans la camionnette qui devait être plus vieille que lui et s’était dirigé tout droit vers sa destination. Sur place, il s’était vu chercher pendant une bonne demi heure la boutique du vieux Louis qui, quand il l’eut trouvée, lui demanda des nouvelles du pays. Et alors, Lach’ comprit qu’il ne rentrerait pas à temps pour la première partie. Il ne s’était pas énervé, et avait dit tout ce qu’on voulait bien entendre. Et puis enfin, quand il avait pu partir, on lui avait donné de quoi tenir la route. Il sifflotait à fond un vieil air qu’il connaissait depuis qu’il était gosse et il était assez tard pour qu’il ait loupé une bonne partie du match alors, il ne se pressait pas. Les feux allumés, les yeux grands ouverts, il observait cette étendue vide australienne qu’il aimait temps lorsqu’il aperçu une petite lueur sur la route, puis une silhouette, qui lui était attachée. Une femme assez bien roulée qui n’aurait pas dû se retrouver à marcher dans ce coin. C’était assez dangereux, en fait, mais peut-être qu’elle connaissait l’endroit, où qu’elle habitait pas loin. Mais elle se retourna et tendit un pouce et alors Lachlan ralentit, puis s‘arrêta non loin d‘elle tout en baissant le volume de son radio cassette.

Il se serait arrêté tout de même de toutes façons, ne serait-ce pour s’assurer qu’elle allait bien. Il tendit le bras pour baisser la manivelle qui commandait la vitre de la portière passager et questionna :

« Vous allez où? »

La silhouette s’était approchée et alors le jeune homme eut comme un choc : cette fille, qui errait seule au milieu de nulle part, n’était pas autre que la sœur de son meilleur ami. Chimène où celle dont il s’était stupidement amouraché quelques mois plus tôt sans trop savoir comment, ni pourquoi. Et elle était là, dans le désert.

Et alors, il se redressa, ouvrit sa portière et quitta le véhicule pour se planter devant la jeune femme. Dans la nuit, seule la lueur des phares les éclairait et seuls le bruit du moteur toujours allumé tranchait avec le silence le plus total des environs.

« Chimène, est-ce que tu vas bien? Qu’est-ce que tu fais là? Qu’est-ce qui s’est passé? »

Il voulait vérifier qu’elle allait bien, qu’elle n’était pas blessée, et que personne ne lui avait fait de mal. Elle n’avait pas l’air blessée, ni plus traumatisée que cela et alors, il se sentit ridicule. Il n’était pas son frère, et n’avait aucune raison de se montrer aussi protecteur.

Alors, pour cacher sa gêne, il lui ouvrit la portière : « Margaret River? » demanda-t-il, se jurant ensuite de la fermer définitivement pour ne plus passer pour le dernier des imbéciles, et aussi parce que son regard avait croisé celui de la belle et qu’il avait sentit son cœur manquer un battement en se rendant compte qu’elle était toujours aussi parfaite. Ils ne s’étaient pas beaucoup croisés depuis l’épisode du baiser et Lachlan avait passé tout ce temps à se persuader qu’il s’agissait d’une erreur. Imaginez le temps que ça lui avait prit, pour faire abstraction d’une fille pareille?
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Chimène Lujayn Balsey

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MessageSujet: Re: i've been through the desert on a horse with no name. (pv)   i've been through the desert on a horse with no name. (pv) EmptyMar 30 Mar - 4:47

Elle avait pas l’air conne, tiens. Tandis que la voiture arrêtait, Chimène pria pour deux choses : La première, c’est que le conducteur aille bien à Margaret River. Ce serait le comble de devoir faire du pouce encore parce qu’il prenait la fourche à cent mètres ! Et la seconde, c’était de tomber sur un voyageur saint d’esprit qui ne l’emmènerait pas dans un canyon pour la violer et ensuite la tuer et laisser son corps aux charognards. Vous riez hein, mais ça arrivait, et Chimène savait qu’elle n’était pas plus à l’abri des maniaques que les autres. Le véhicule s’immobilisa complètement, la jeune femme laissa tomber son bras le long de son corps. La vitre côté passager s’abaissa lentement. Système manuel, donc. La blondinette approcha, suffisamment pour entendre le faible battement de la musique et une voix masculine lui demander où elle allait. À peine se fut-elle penchée vers l’ouverture que son sauveur (enfin, c’était encore à voir) ouvrit sa porte et débarqua sur la route. Hein ? La silhouette contourna le devant de la voiture. Chimène sentit son rythme cardiaque accélérer légèrement. Puis, l’homme passa devant les phares de la voiture. Chimène sentit comme une vague de soulagement, de joie, et d’embarras la submerger.

« Lachlan ! »

Sans qu’elle puisse le contrôler, un sourire s’installa sur ses lèvres. L’air inquiet, il lui demanda si tout allait bien, si quelque chose s’était passé. Gêne, quand tu nous tiens. En vérité, Chimène n’osait pas répondre. Elle ne voulait pas faire étalage de sa stupidité et son inconscience devant Lachlan, surtout pas devant lui. Malgré sa parfaite connaissance de sa situation face à lui, c’est-à-dire petite sœur de meilleur ami et probablement gamine donc indigne d’intérêt, elle était encore plus soucieuse de la façon dont elle paraissait lorsqu’il était là.

« Euh, oui, ça va, je… »

Oh, la belle réponse intelligente, composée. La bouche ouverte comme un poisson, elle n’osait pas continuer. « Oh oui ça va, j’ai seulement demandé au gentil monsieur de me laisser en plein milieu du désert Australien. Il se rendait pas à Margaret River, alors j’me suis dit que j’allais continuer à pied. » Et puis quoi encore ! Malaise pour les deux partis. Dans le coin gauche, Chimène, encore invaincue niveau crétinisme. Dans le coin droit, Lachlan, le sauveteur qui visiblement était devenu muet suite à un événement mental dont la petite Chimène n’avait pas conscience.

« Margaret River ? »

La jeune femme, heureuse d’avoir quelque chose à dire pour occuper ses cordes vocales, acquiesça en souriant.

« S’il-te-plaît. »

Pathétique. Elle remercia Lachlan d’un regard. Quel gentleman, lui ouvrir la portière ! Elle se dédia un rire moqueur, mentalement, et posa ses fesses sur le siège, son sac à dos à ses pieds. La porte claqua à sa gauche. Elle attendit quelques secondes, puis Lachlan reprit sa place et ils se mirent en route. Silence. Conducteur concentré sur la route, passagère concentrée sur n’importe quoi sauf le chauffeur. Elle essayait vraiment. De ne pas le regarder. C’était difficile. Finalement, sa curiosité prit le dessus. Il avait changé, Lachlan. Vieilli, peut-être ? Il y avait toujours eu quelque chose, dans son regard, qui disait qu’il était plus âgé que ce qu’on pouvait voir. Qu’il avait vécu plus que les autres. On pouvait retrouver cette même lueur dans les yeux de Rodrigue et dans les siens, maintenant, songea-t-elle. Le silence se prolongeait. Chimène tendit la main pour augmenter le volume de la musique, un peu. Elle ne savait pas quoi dire. Que dire, en effet ? Elle espérait qu’il ne l’ait pas vue en culotte sur le bord de la route. Qu’il ne devinait pas la raison stupide de sa présence dans le désert. Elle se demandait s’il repensait parfois à cette soirée. Puis décidait que non, que c’était stupide et qu’elle-même devrait arrêter d’y penser.

« Alors… comment tu… comment ça va, à Margaret River ? » bégaya-t-elle, avant de reprendre, avec un peu plus d’assurance : « Je veux dire, ça fait un mois qu’on y est, et c’est à peine si on s’est croisés. L’or, tout ça ? Rodrigue m’en avait parlé un peu, mais je crois que vous aviez perdu contact, quand il s’est engagé dans la marine… »

Elle s’arrêta un instant, pour lui laisser le temps de répondre, puis continua, songeuse.

« C’était bizarre, d’avoir Rodrigue parti aussi souvent. Et de ne plus te voir à la maison. C’était vide, sans vous deux. Ça l’est encore, j’imagine… »

Elle avait des amies, oui, mais... c'était différent. Les deux garçons étaient inséparables. Lachlan vivait presque chez eux, souvent. Alors forcément, quand Rodrigue était parti, que Lachlan avait fait ses valises pour MR, ben... Chimène avait perdu les deux plus grandes sources de bruit dans la maisonnée. Prenant brusquement conscience de tout ce qu'elle était en train de dire, ou de sous-entendre, la petite soeur de Rodrigue se ferma le clapet. Est-ce qu'elle parlait trop ? Peut-être que Lachlan n'avait pas envie de l'entendre ou de répondre à ses interrogations. Peut-être qu'il avait été soulagé de ne plus la voir, et que s'il avait eu l'air inquiet plus tôt, c'était à cause de son frère. Être sûr qu'il n'était rien arrivé à sa soeurette, ou... Oh, merdouille. Et si elle était en train de se couvrir de ridicule ? ...

« Enfin, c'est pas grave », dit-elle avec un sourire gêné, en balayant le sujet comme s'il n'avait pas tant d'importance que ça.
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MessageSujet: Re: i've been through the desert on a horse with no name. (pv)   i've been through the desert on a horse with no name. (pv) EmptyMar 6 Avr - 13:30

Il se sentait gêné, au volant de la voiture qui les ramenait à la ville. Il ne savait pas vraiment quoi faire : la conversation n’avait jamais été vraiment son truc et encore moins lorsqu’il était en compagnie de Chimène. Pour une surprise, s’en était une et pour un peu, il aurait remercié son patron de lui avoir donné l’opportunité de croiser la jeune femme. Mais, pataud, il ne faisait rien d’autre sinon fixer la route. Elle le rendait nerveux et l’obligeait à penser à tout un tas de choses qui sortaient de sa routine habituelle. Il ne voulait pas lui demander ce qu’elle faisait dehors en pleine nuit et se maudissait de la trouver encore à son goût alors qu’à Margaret, ça n’étaient pas les jolies filles qui manquaient. Peut-être bien qu’il avait un problème, ou un truc du genre.
Et puis, elle prit la parole, le tirant de ses pensées. La mâchoire serrée, les yeux toujours braqués sur la route, il marmonna un bref : « Ouais ». Ça ne voulait pas dire grand-chose, ça. Ouais, je cherche de l’or et ouais je ne vois plus trop Rodrigue. Mais on est toujours potes. Et d’ailleurs, c’est une des raisons pour lesquelles je ne devrais même pas te parler, te regarder et te toucher. Parce que je suis le pote de ton frère et que je suis loin de penser à toi de la même façon. Mais sinon, ouais, ça va.

« C’était bizarre, d’avoir Rodrigue parti aussi souvent. Et de ne plus te voir à la maison. C’était vide, sans vous deux. Ça l’est encore, j’imagine… »

Et là, du coup, il ne sait pas quoi répondre. C’est vrai que ça lui manque, parfois. Les soirées qu’il avait passées chez les Balsey avaient été les meilleures de sa vie. Leur foyer avait été un baume pour lui au point qu’il arrête de fuir son propre domicile pour continuer à vivre à Perth. Rien que pour les heures qu’on lui offrait là bas. Mais toutes les bonnes choses avaient une fin et la vie avait dû reprendre son cours. Et il avait dû partir.

« Enfin, c'est pas grave »

Il osa jeter un œil vers elle. Il se maudit de ne pas être plus bavard, plus intéressant. Ou plutôt, il se maudit d’être attiré par la sœur de son meilleur ami, qu’il retrouvait en dépit de la distance que la vie avait mise entre eux. Elle avait l’air dépitée. Peut-être était-ce la fatigue? Plutôt sans doute parce qu’il ne participait pas à la conversation : allez, fait un effort, Rigby.

«  Et toi? » Bravo. Ça mérite au moins un prix. Il ajouta : « Enfin, comment tu vas? »

Avouons le clairement, en dépit de la nervosité qu’engendrait la présence de la jeune femme à ses cotés, Lachlan crevait d’envie de savoir ce qu’elle fichait en plein milieu de la route en pleine nuit. Mais ça n’était pas son problème. Chimène était assez grande pour s’occuper d’elle toute seule. Même si, en l’occurrence, elle se retrouvait dans une position délicate au milieu de nulle part. Il n’était pas curieux de nature, tout le monde savait ça. Mais qui savait sur qui elle aurait pu tomber si il n’était pas passé par là? C’était du suicide. Tout bonnement. Et d’ailleurs, la seule idée qu’il aurait pu lui arriver quelque chose lui était insupportable. Tout comme savoir qu’elle était là, à coté de lui et qu’il ne pouvait rien y faire. Si il s’écoutait, il arrêterait immédiatement la bagnole et la prendrait dans ses bras. Mais ça devait être à cause de cette histoire de fruit défendu. Il fallait qu’il se contrôle.

« Et ça t’arrive souvent d’errer seule dans le désert? » finit-il par lâcher sur un ton dans lequel perçait l’ironie. Voilà, être désagréable. Parfait. De toutes manières pouvait-il être très con qu’elle ne le saurait pas. En dépit du temps passé chez Rodrigue et Chimène, le temps que les deux jeunes gens avaient passés ensemble avait été plutôt limité. Ils ne se connaissaient pour ainsi dire pas. Et ça devait rester comme ça.
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Chimène Lujayn Balsey

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MessageSujet: Re: i've been through the desert on a horse with no name. (pv)   i've been through the desert on a horse with no name. (pv) EmptySam 10 Avr - 23:03

Ri-di-cule. Comment pouvait-elle penser qu’un mec qu’elle n’avait pas vu depuis perpète les oies puisse réellement s’intéresser à sa vie ? Si c’était le cas, il aurait appelé Rodrigue, ou leur père, ou il aurait pris son adresse mail en note, quelque chose ! La conversation jusqu’à présent ressemblait à celles qu’on avait avec ceux qu’on ne connaît pas, et à qui on répond par pure politesse. Un simple « ouais » avait été fourni. Pas de détails, pas d’explications, rien. Okay… Chimène se passa une main dans les cheveux, histoire de trouver quelque chose pour s’occuper. Elle posa ensuite ses menottes sur ses genoux et les regarda. Intéressants, ses doigts. Ouais, super. Elle joua avec les coutures de son jean. « Et toi ? » entendit-elle. « Enfin, comment tu vas? » La jeune femme ne quitta pas le tissu rugueux des yeux.

« Oh, ça va. Rien de spécial à l’horizon. »

Papa est complètement parti depuis quelques mois, il nous ment sur ses absences, ne veut pas nous dire où il va, je le soupçonne d’avoir une liaison et j’essaie de trouver avec qui. C’est pour ça que Rodrigue et moi sommes à MR. Et en fait ça va pas si bien que ça, parce que je stagne, ça me frustre et je déprime, et en plus il a fallu que je fasse une méga connerie et que t’en sois témoin. Pour chapeauter le tout, j’me sens comme une adolescente qui flashe sur le mec totalement inaccessible et qui espère pour rien. Ce qui est exactement le cas.
Silence. Re-silence. Les reflets dans la vitre étaient très beaux. Sa cuisse, la ceinture de sécurité. Elle voyait tout ça, et dehors, quelques ombres.

« Et ça t’arrive souvent d’errer seule dans le désert? »

Un léger froncement de sourcils répondit d’abord à la question. Le sarcasme était évident. Il la prenait pour une conne. Son ton criait « t’es conne, t’es conne ! » Oui, c’est bon, elle le savait hein ! Et c’est pas parce que c’était Lachlan qu’elle allait se laisser parler comme ça. De toute façon il s’en fichait bien, lui, de Chimène. Son attitude le montrait assez clairement.

« Oh bien sûr. Tout le temps. C’est ma petite promenade de santé. Allons nous perdre dans le désert, ça nous apprendra la survie ! »

Finalement, l’option de se faire embarquer par un psychopathe qui la violerait et la laisserait pour morte dans un canyon ne semblait plus si terrible. La prochaine fois, elle dirait non merci et continuerait à pied. Bon d’accord, elle exagérait peut-être. Il n’y avait pas de raison de s’énerver autant juste pour ça. Chimène inspira profondément pour se calmer. Elle avait les nerfs à fleur de peau, par sa faute ! S’il n’avait pas démontré un certain intérêt, quelques temps auparavant, elle n’aurait pas ce stupide petit espoir au fond du cœur, et pourrait ainsi agir normalement, et pas comme une parfaite imbécile ! La sœur de Rodrigue opta pour la solution la plus simple : se taire. Si Lachlan avait un truc à lui demander, il le ferait. S’il voulait lui parler –ce qui semblait peu probable- eh bien il n’aurait qu’à le faire. Pendant ce temps, Chimène jouerait la carpe et lui ficherait la paix.
Elle se mit à contempler le désert par la vitre. Enfin, le néant total, parce qu’on ne voyait absolument rien sauf la route, éclairée par les phares de la voiture.
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