Quelques semaines que Fayçal était là et déjà il avait put faire de belles rencontres… et parfois des plus mauvaises. En effet, les habitants de la ville n’étaient pas spécialement accueillants avec les nouveaux, préférant restés dans leur cercle très fermé. Malheureusement, le jeune saoudien n’avait pas le choix, il devait rester ici, montrer qu’il pouvait totalement s’en sortir tout seul dans un monde qu’il ne connaissait pas vraiment ici. Il avait beaucoup voyagé dans sa vie, c’était pour ça qu’il n’avait pas de problèmes pour se mêler avec une communauté qui ne ressemblait pas à la sienne et surtout il aimait beaucoup le faire et découvrir leur monde. C’était pour ça qu’il voulait briser les barrières, qu’il voulait essayer de comprendre le rejet de certaines personnes de cette ville envers les nouveaux. Oui, c’est vrai, l’or était sûrement l’une des raisons pour leur rejet. Depuis quelques jours il avait entendu parler d’une parade qu’organisait la petite ville tous les ans, au début il ne prit pas la peine de penser à y aller, mais quand le jour-même il se rendit compte que les rues étaient complètement vides – ou du moins beaucoup plus vides que d’habitude, que tout le monde était à la parade, il décida d’aller y faire un tour. Il avait bien besoin de s’amuser un peu et surtout il avait bien envie de voir ce qui allait se passer dans cette « cow parade », ce qu’il trouvait ridicule. Rendre un culte à une vache qu’ils ont tous soirs dans leurs assiettes… il ne comprendrait jamais ce genre de coutumes et surtout il n’essayait pas de comprendre. Il se rendit donc à cette fête, l’esprit plein d’appréhension. L’endroit était bondé, il devait y avoir tous les habitants et encore plus, tous les nouveaux venus qui devaient squatter les lieux. L’heure était aux rires mais parfois Fayçal pouvait apercevoir des regards accusateurs sur sa personne, des regards fuyants évidemment. Il n’y faisait pas attention, il se disait qu’ils se feraient peut-être un jour à sa présence ici, ou alors c’était lui qui se ferait à tous ces regards. Les alentours sentaient la bouse de vache, une odeur dont Fayçal n’était pas habitué en homme de ville, l’odeur de la campagne, ce n’était pas son truc, mais disons qu’il n’allait pas le crier sur tous les toits, mais alors qu’il scrutait les alentours, Fayçal bouscula quelqu’un, ou alors quelque chose, disons que cette chose était de la taille de trois pommes. Il baissa la tête et découvrit devant ses yeux un petit garçon tout seul, assez perdu à côté de toutes ces grandes personnes qui le bousculaient et qui était trop attiré par la parade pour faire attention à lui. Fayçal se mit accroupi pour être à la taille du petit gars et afficha un sourire rassurant. « Qu’est-ce que tu fais là tout seul mon grand ? » A cette question, Fayçal aperçut les yeux du petit se remplir de larmes. Le saoudien avait toujours apprécié les enfants, disons qu’il avait beaucoup de cousins et quand il leur rendait visite, il passait la majorité de sa journée avec leurs enfants de cinq à six ans. Comprenant la détresse du petit, Fayçal le prit, le souleva et se leva. L’enfant dans ses bras, à présent que le petit avait une vision plus haute, il pourrait apercevoir sa mère. « Où est passée ta mère ? » le jeune garçon déjà assez grand pour comprendre, Fayçal commença à avancer pour chercher la mère de l’enfant, puis soudain, le petit garçon pointa du doigt. Fayçal suivit son doigt du regard et aperçut de loin une femme hystérique en train d’appeler. Sûrement en train d’appeler le nom de son fils. Le jeune saoudien s’approcha de la femme, qui avait l’air plutôt jeune pour un enfant de cet âge déjà. Il se dit que c’était sûrement la grande sœur. « Vous devriez faire plus attention à votre petit frère. » dit-il sans vrai reproche arrivé à côté de la jeune fille, mais quand le petit l’appela ‘maman’, Fayçal se rendit compte qu’il s’était trompé. Il fit un signe négatif de la tête, fronça les sourcils et s’excusa. « Désolé, c’est votre fils. » la jeune femme rassurée, n’ayant pas vraiment fait attention à ce qu’il avait dit avant, attrapa son fils, alors que Fayçal se sentait bien embarrassé.