I will try to fix it.

STARRING SUSANNAH BURROWS-RIKER
icons @ LJ

Sous le soleil brûlant de midi, Merridew Ackerman se tenait droit comme un piquet, le visage levé et le regard rivé sur un petit bâtiment sans prétention qui se trouvait de l'autre côté de la rue. L'immeuble de deux, trois étages grand maximum si on comptait le toit, n'inspirait pas des masses mais ce n'était pas ça qui allait convaincre l'homme de faire demi-tour. Quelqu'un avait besoin de lui dans ce taudis et surtout, quelqu'un avec de l'argent avait besoin de lui. Pas une somme faramineuse, bien évidemment, mais juste assez pour le retenir quelques temps de plus éloigné des problèmes. Être un chasseur d'or n'était clairement pas aussi rentable qu'il l'aurait espéré (peut-être parce qu'il n'arrivait pas vraiment à rester aussi longtemps qu'il le faudrait à bosser dans ces mines …) et il ne pouvait pas encourir le risque de reprendre des activités doucement illégales alors qu'il était encore sous liberté conditionnelle. Il avait donc présenté ses services à la mairie en laissant son nom et son numéro de téléphone pour que ceux qui auraient besoin d'un service manuel (type menuiserie, plomberie, peinture ou autres) puissent le joindre.
Deux jours seulement après avoir posé son annonce, il fut donc contacté par une femme qui semblait totalement désemparée par l'état de sa salle de bain. Les réparations ne semblant pas excessivement difficiles, Merridew lui confirma qu'il était l'homme de la situation. Ils prirent ainsi rendez-vous pour le lendemain, aux alentours de dix heures … Et c'est pour cela que Merridew arrivait sur les lieux à midi. Le timing et lui, toute une histoire. Espérons simplement que Mlle Burrows-Riker aura sût se montrer patiente. Entrant donc finalement dans le bâtiment, il gravit les étages et trouva le numéro de la porte que lui avait renseigné la femme au téléphone. Réajustant sa veste et essuyant son jean légèrement poussiéreux après s'être assis dans son véhicule assez miteux, il vérifia qu'il n'avait pas oublié sa boîte à outils et appuya sur la sonnerie. Il entendit la petite mélodie retentir de l'autre côté de la porte. Quelques secondes plus tard, des pas approchèrent et un visage finit par se présenter lorsque la poignée s'activa. Une jeune femme blonde, vraiment jolie et à l'air assez préoccupé, lui fit face. Souriant et penchant la tête, il prit donc la parole d'une voix grave et l'expression de celui qui a fait une bêtise accrochée au visage. « Je m'excuse pour le retard, madame … Sincèrement. » Il faillit sortir l'excuse des embouteillages mais il n'était pas assez idiot pour tenter de faire croire à une habitante de Margaret River que la route pouvait s'annoncer encombrée. Réalisant qu'il ne s'était toujours pas présenté, il posa sa mallette au sol et tendit sa main vers elle, dans l'espoir qu'elle la lui sert. « Je suis Merridew Ackerman. Votre bricolo. »

C'est déroutant. Susannah remarquait de jour en jour que sa salle de bains avait vraiment besoin d'un bon rafraîchissement. Elle ne pouvait plus vivre dans de pareils conditions... Impossible. Elle devait trouver quelqu'un qui pourrait l'aider et rendre cette pièce plus adéquate... Entre les fuites d'eaux, elle en avait raz le bol. Ce n'était pas seulement ça qui la perturbait... qui la désemparait... Elle avait retrouvé la personne de Tyson Riker : son ex mari. Une retrouvaille des plus douloureuses. Elle avait mit cartes sur table avec ce dernier... Elle avait peur de le revoir... Peur de ce qui allait s'en suivre par après... C'était des retrouvailles riche en révélations... des révélations des plus douloureuses... Les travaux de la salle de bains allaient lui faire changer les idées... même sa petite Choupette avait hâte que cela se termine... alors que rien n'ait commencé.

Suite à des annonces qu'elle avait parcouru, elle était tombée sur une personne qui l'intéressait... Combiné en main, elle composa rapidement, le numéro de téléphone de cette personne. Un homme. L'expliquant la situation dans laquelle elle se trouvait, il lui confirma qu'il était l'homme de la situation. Légèrement rassurée, ils confirmèrent leur rendez vous pour le lendemain dans les environs de dix heures. A espérer qu'il ne soit pas en retard...

Elle n'était pas une dure niveau ponctualité... Elle n'était pas très sévère... Dix minutes de retard, trente minutes de retard, cela pouvait encore passer...

Le jour de la venue du jeune homme, voyant qu'il était plus de dix heures passés, elle abandonna. Elle pensait que cet homme n'était qu'un imposteur, qu'un fouteur de mauvaises blagues, un bon à rien, un perdu parmi les habitants de Margaret River... Bref, elle n'y croyait plus... N'ayant pas reçu de coup de fil où que sais je encore pouvant lui confirmer qu'il ne viendrait pas ou qu'il ait eu un empêchement de dernière minute, elle s'était préparée à faire un petit tour dehors avec Choupie. Une sonnerie la coupait dans son élan. Au moment même où elle s'apprêtait à enfiler sa veste. La déposant sur le sofa, ses jambes la ramèrent à la porte d'entrée. Elle regardait derrière le judas... Un jeune homme... Étrange. Elle ouvrit la porte. Elle découvrit pleinement ce jeune homme. Il avait l'air presque embarrassé... Mais par quoi ? « Je m'excuse pour le retard, madame … Sincèrement. » Des excuses pour un retard ? Elle fronçait les sourcils... Avait elle raté, loupé un épisode ? Puis, la mémoire lui revint... Il devait être son bricoleur... Une doute qui se confirmait suite à la présentation de cette personne. Elle serra la main du jeune homme avec un sourire aux lèvres. « Ravie que vous ayez pu trouver l'appartement. Enchantée. Susannah Burrows. Je vous en prie, entrez. » Lançait-elle calmement, se poussant, le laissant entrer.
Porte fermée, elle se dirigeait vers le salon. « Ne faites pas attention au petit désordre. Je n'ai pas encore eu du temps pour ranger ces derniers cartons... » Elle ne savait, surtout, pas ce qu'elle allait en faire. Des affaires qui ne lui servaient plus à rien... Elle ignorait à qui elle pouvait en faire cadeau. Bref. « Vous voulez boire quelque chose ? »

Il fut surpris par cet accueil. A vrai dire, avec le retard qu'il avait prit, il s'était clairement attendu à des remontrances ou au moins à des regards violents mais il n'eut rien de tout cela. Son hôte avait semblé surprise mais finalement compréhensive et l'avait guidé à l'intérieur de son appartement sans lui demander le moindre élément sur les raisons de ce si grand retard. Une fois qu'elle lui eut serré chaleureusement la main, il la suivit donc et ferma doucement la porte derrière lui, comme s'il craignait de finir avec la poignée entre les doigts. Après tout, le bâtiment ne respirait pas la solidité et la sécurité alors on ne pouvait être trop prévoyant … Lorsqu'il se retourna et s'avança enfin dans l'appartement, il ne put s'empêcher de réaliser (une fois uniquement qu'elle lui ai fait la remarque) le désordre qui les entourait. En effet, Merridew n'était pas quelqu'un qui s'offensait devant le bazar, bien au contraire et il n'aurait certainement pas remarqué grand chose si la jeune femme ne lui avait rien dit. Secouant la tête, il s'empressa donc de la rassurer. « Vous en faites pas pour moi, cet appart' est un catalogue d'intérieur comparé … aux endroits où j'ai pu mettre les pieds. » Il faillit dire « à la prison » mais se retint de justesse. Inutile de ruiner ses chances de participer à un boulot honnête … Et puis, il n'avait pas envie qu'elle se mette à paniquer : s'il y avait bien une chose qu'il avait du mal à gérer, c'était les crises d'hystérie. Il se faufila donc un chemin à travers les différents cartons entreposés et finit par arriver près de la jeune mère. « Jeune mère », car il venait de remarquer certains jouets et accessoires propres à un enfant sur les meubles. Un sourire aux lèvres, tenant contre lui sa mallette de parfait bricoleur, il lui répondit alors quand elle lui proposa à boire. « Ça serait un véritable plaisir mais je préfère jeter un coup d'œil d'abord au travail qui m'attend. Je suis du genre « effort puis réconfort », si ça ne vous ennuie pas. » Ce n'était pas un caprice de sa part mais plutôt de l'auto-discipline forcée : il se connaissait, s'il commençait à se détendre et à se laisser aller, jamais il n'aurait réparé sa salle de bain. Avec patience, il attendit donc qu'elle le guide vers la fameuse pièce mais se permit de poser une question, sa curiosité le titillant un peu trop. « Vous avez un enfant ? J'adore les enfants … et je peux avancer sans prétention que les gosses m'adorent en retour. » Il avait dit « sans prétention » mais c'en était bel et bien. Certes, tous les gosses qu'il avait croisé l'avait adoré mais il ne fallait pas oublié le détail qu'il n'en avait pas croisé non plus un paquet dans son existence …