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 leedanielsiazechweikove, la pause.

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leedanielsiazechweikove, la pause. Vide
MessageSujet: leedanielsiazechweikove, la pause.   leedanielsiazechweikove, la pause. EmptyMar 23 Fév - 17:32

très prévisible, que ça me retombe dessus.

    WE ARE THE WORLD (ou presque)
    sounds



    Qui sait ce qui se passe dans la vie d'une pioche lorsque personne ne la regarde, et dans "personne", j'entends bien "absolument personne", pas la moindre subjectivité? qui sait ce qui se passe dans le corps d'une pioche lorsque celle-ci atteint le maximum de son objectivité? livrée à elle-même. certains matérialistes à moitié scientifiques -par dépit, ne vous y trompez pas- assez rabat-joie vous diront qu'il ne se passe absolument rien dans la vie d'une pioche lorsque personne ne la regarde, et que, de toute manière, puisque personne ne la regarde, ce qui se passe dans la vie d'une pioche, tout le monde s'en fout. Margaret river avait mérité qu'on la regarde, car lorsqu'aucun regard n'était posé sur elle, elle vivait, respirait, regorgeait d'or et peut-être même d'autres trésors, et tout ceci ne profitait à absolument personne, puisque ses habitants stupides et insouciants menaient tranquillement leur petit traintrain sans se soucier du rayonnement financier et spéculateur qui s'exhibait sur leur morceau de terre. les habitants de Margaret étaient-ils à ce point aveugles, pour ne pas voir la danseuse en diamants qui remuait son ventre sous leur nez, près des rivières, entre les grottes rouges, derrière leurs propres habitations?
    Pour se rassurer de notre absence, nous avons décidé que rien n'existait réellement tant que nous n'avions posé ni le regard ni la main dessus. pour nous assurer du décompte de notre bonheur concentré à la fin de notre courte vie, nous avons inventé les chiffres.
    - Je vais faire les comptes.
    ainsi Will était retourné au bureau, "faire les comptes", aligner les chiffres du profit de la journée -ils avaient supervisé les travaux toute la journée depuis huit heures du matin sous un soleil écrasant, leurs chemises trempées commençaient à peine à sécher avec l'air frais de la fin d'après-midi- et terminer ses colonnes parfaitement alignées avec un sourire satisfait. l'impression de remplir sa vie. une vie de chiffres et de combinaisons. sous le soleil écarlate qui déclinait lentement, un coyote au loin observait le chantier, maigre et pouilleux, le poil inégal en bataille, les chevilles squelettiques. personne ne regarde le coyote qui regarde. personne, puisque Lee n'était personne, puisque personne ne la regardait. et pourtant, étrangement, elle se sentait quelqu'un. vous savez, ce sentiment de plénitude, cet orgueil de se sentir "là", chemise bombée de chair et de sang puissants, ce sentiment d'être le maître. sentiment qui n'arriverait pas, normalement, dans un échange objectif entre une femme et un coyotte. il y avait autre chose, c'était forcé, forcé par la loi de la relativité et de la logique mathématique -purement subjective, qu'on arrête avec le contraire. cet autre chose, c'était la subjectivité d'à côté, nommons les choses comme elles s'appellent: Iazech Weinkove. un prénom bien exotique, bien étranger à Lee Daniels l'américaine. d'où venait Iazech Weinkove, là, en train de l'observer -même pas d'un discret coin de l'oeil en plus, le pleutre- ? il venait de la droite, près de la rivière, où il avait filtré l'eau et les pierres de petite taille à la recherche de quelques morceaux d'or sur lesquels personne au monde n'aurait craché. Lee tourna ses yeux bleus sur le chercheur d'or à sa droite. enfin, les maîtres du monde en mousse avaient choqué l'une contre l'autre leur subjectivité. qui sait ce qui se passe quand un homme regarde une femme, et une femme regarde un homme? sûrement rien de plus ou rien de moins que lorsque personne ne regarde une pioche, les dessous de la subjectivité s'alignants par couches indénombrables étant aussi hermétiques à décomposer que l'objectivité totale.
    sound feels strange
    18.32pm - 18.32pm - 10.32am - 1.32am - 4.32am - 6.32am -
    Édimbourg, un homme sort son vélo de son garage, attrape le guidon et pose le pied gauche sur la pédale gauche.
    Dublin, une femme sort de la douche, son bonnet de bain encore sur les cheveux ruisselant de gouttes d'eau, et saisit une serviette blanc cassé.
    Sierra Leone, un enfant tape du pied dans un ballon en peau de chèvre, qui fuse aussitôt dans les airs.
    Alaska, un homme emitouflé pénètre dans une maison de bois en essuyant ses chaussures pleines de neige au paillasson et en frottant ses mains l'une contre l'autre.
    Brixton, un adolescent allume la radio sur une chaine locale à succès, et le son s'échape par la fenêtre, pour glisser dans la rue.
    Washington, une femme blonde l'air fatigué prend un bain avec son enfant en bas âge, il joue avec la mousse, la femme rit en le tenant sous les bras.
    Shimonoseki, un vieillard ferme les yeux dans un lit propre pour la dernière fois au milieu de son fils, sa belle-fille, et ses deux petits-enfants. Tout le monde se tient par le bras ou la main, tout le monde le regarde, sauf la fille, qui garde les yeux au sol.
    Margaret river, une jeune femme tend, de loin, une cigarette à un homme, sous un soleil rouge feu.
    nous ne sommes pas les maitres du monde, Johnny, le monde est maitre de lui-même comme de l'univers, les garçons sauvages de mexico vivent comme des jaguars, des tarentules, des oiseaux de feu, et nous comme des aveugles. nous marchons mains tendue vers tout pour faire exister ce qui existe déjà depuis toujours et qui existera à jamais. nous nous écoutons parler pour nous bercer, nous ne sommes que mots et actes de mots, notre existence est ailleurs. la vie est ailleurs. vent qui traverse mes vêtements, pluie fine qui vient arroser les pétales de ma peau, gouttes de rosée qui se coincent entre mes cils noirs, exister, c'est fermer les yeux autour du monde, et prendre conscience doucement, lentement, instinctivement, de son être. gratter le bout de ses ongles contre le sol de poussière rouge, sentir le sens du vent, reconnaitre les cris des oiseaux, leur destination, leur langage. entre toi et moi, Iazech, l'univers. entre ma cigarette et ta main, tes lèvres, les chansons des incas et les coups de pieds dans les ballons africains. le passé, le présent, le futur, le vent qui reste toujours lui-même. nous ne sommes pas le monde, Iazech, c'est le monde qui est nous.
    - Une bonne récolte, aujourd'hui?
    un peu plus loin, un harmonica.
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leedanielsiazechweikove, la pause.

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