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 « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . »

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Aloyssa Carter

Aloyssa Carter
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MessageSujet: « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . »   « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . » EmptySam 13 Fév - 13:55

« I'll go crazy if i don't go crazy tonight . » 15xjr4o « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . » Bilson5is8
PV SULLIVAN WILLIAMS & ALOYSSA CARTER


Soirée Karaoké.
Ce soir au Berry Farm, à partir de 20h. Venez nombreux.


    Des affiches étaient collés sur toutes les vitrines de notre petit village. Même sur la petite boutique où je travaillais. Une soirée karaoké, vraiment ? J’avais grandi à Margaret River et je n’avais aucun souvenir d’une soirée karaoké ici, ni d’une quelconque autre soirée d’ailleurs. Mais ce devait être à cause de l’arrivée de tous ces chercheurs d’or. Ils pensent peut-être augmenter leur profit grâce à eux. Alors, ils organisent des soirées pour les attirer. Quel horreur.. Ils feraient mieux d’essayer de les éloigner plutôt que de les attirer vers nous. J’eus une envie soudaine d’arracher toutes les affiches afin que personne ne les voie. Ainsi, personne ne pourrait se rendre à cette fête stupide. Comme ça, leur idée de se faire de l’argent tomberait à l’eau. Et ce serait bien fait.
    « Ça te dirait qu’on y aille ? »
    Je me retournais vivement, la colère encore figée sur mon visage. J’avais presque oublié qu’il m’avait suivi à l’extérieur. Sullivan.. Comment déjà ? Ah oui, Williams. Ce n’était pas un habitant de Margaret River, et à mon plus grand soulagement, il ne s’était pas installé dans notre village pour voler notre or, mais bien pour une toute autre raison.


      FLASH BACK.

      La sonnerie de l’entrée tinta. Je levais les yeux de mon livre distraitement. J’étais seule à la boutique, Billy - mon patron - était en train de faire sa sieste chez lui, comme tous les débuts d’après-midi. Je fronçais les sourcils quand mon regard s’arrêta sur le visage inconnu du jeune homme. Indéniablement, il n’était pas d’ici. Encore un de ces minables chercheurs d‘or. Je soupirai et me replongeai dans mon bouquin. D‘ordinaire, j‘accueillais les gens avec un grand sourire mais pas là. Pas pour un homme comme lui. Il s‘avança directement vers le comptoir devant moi. Il ne jeta même pas un regard sur les vinyles et CD‘s que nous vendions. Non. Apparemment, il était avide de savoir si je savais quelque chose sur la localisation de l‘or. Il se racla la gorge, sûrement pour que je lève les yeux de la vieille édition des Misérables, mais il n‘en était même pas question. Je continuais de lire, comme s‘il n‘était pas face à moi. Il ouvrit alors la bouche et se présenta.
      « Bonjour. Je m‘appelle Sullivan Williams. Je suis ici pour..
      - L'or ? Le coupai-je d‘un ton sec. »
      Il fronça les sourcils et je plongeai mon regard foncé dans le sien. Puis, il fouilla quelques instants dans son manteau et en sortit une photo.
      « Non, à vrai dire je suis ici car je suis à la recherche de ma sœur.. Adler.. »
      Il me tendit la photo. C’était celle d’une jeune fille blonde devant une grande maison blanche, et l’homme qui se tenait en face de moi, Sullivan, la tenait par la taille sur la photo. Il la regardait tandis qu’elle souriait à l’objectif. Il attendit quelques instants - le temps que j’étudiais la photo - puis continua :
      « Est-ce que vous l’auriez vu ? Elle m’a assuré qu’elle partait pour Margaret River. »
      Je secouai la tête. Non, je n’avais jamais vu cette fille par ici. Si elle était venue un mois plus tôt, elle n’aura pas pu passer inaperçue dans notre village où tout se sait très vite. Mais maintenant qu’il devenait surpeuplé, on ne voyait plus grand-chose. Il soupira, reprit la photo, la rangea dans son manteau et sembla me remercier d’un petit sourire.
      « Bien, merci tout de même.. Au revoir ! »
      Il se détourna du comptoir et se dirigea vers la porte d’entrée. Instinctivement, je le rappelai sans vraiment savoir ce que je pourrais dire. 
      « Mr Williams ..
      - Oui ?
      - … Excusez-moi pour mon comportement. C’est juste qu’avec l’arrivée de tous ces chercheurs d’or, je pensais que vous en faisiez partie. Et il faut dire que leur venue ici ne m’enchante guère.. Enfin, ça vous importe peu, je suppose. »
      Il hocha la tête, d’un geste compréhensif et au lieu de s’en aller, comme je pensais qu’il allait le faire, il revint vers le comptoir et commença à me parler. De lui. De sa sœur. Puis, il me questionna sur Margaret River. Sur ce que je pensais de l’or - en m’assurant bien qu’il se fichait de ça. Et sur moi. On discuta pendant des heures jusqu’à ce que je l’invite à sortir. J’avais fini ma journée, et je n’allais pas faire des heures supplémentaires pour discuter. Il était toujours possible de discuter dehors.

      FLASH BACK OVER.


    Retour à la réalité. Je regardais Sullivan, et je lui souris d’un air désolé. Aller à cette soirée ne m’enchantait pas. Vraiment pas.
    « Non, je ne peux pas. Je suis certaine qu’il n’y aura pas le quart des habitants de Margaret River. Cette soirée, c’est plutôt pour les autres.. »
    Je commençai à marcher dans les rues de cette petite ville que j’aimais tant, quand le garçon au regard clair m’attrapa le bras.
    « Mais non ! Et puis, c’est histoire de s’amuser.. Ça me ferait du bien, je t’assure. Et tu pourrais me présenter tes amis. S’il te plaît, Aloyssa ! »
    Je soupirai. J’étais à deux doigts de lui céder. Ce garçon me plaisait bien - non pas au sens amoureux du terme. J’aimais Matthew et je n’avais pas l’intention d’aller voir ailleurs. Mais, j’étais certaine qu’une grande amitié pourrait avoir lieu entre nous - même s’il risquait de ne pas rester longtemps s’il ne trouvait trace de sa sœur. Et puis, le courant était tout de suite passé entre nous, après mes excuses. Le tutoiement s’était imposé tout seul, au fil de la conversation. Après un long moment de réflexion, j’hochai la tête avant d’ajouter, d’un air malicieux :
    « Je te préviens, je ne sais pas chanter du tout ! »

    20h05 précises. Nous étions aux portes du Berry Farm. Je portais une petite robe noire, que je n’avais pas mis depuis un an au moins. Mais c’était un cadeau de Matthew, que j’adorais. Et pour une fois qu’il se passait quelque chose au village, il fallait au moins que je sois un minimum habillée. J’étais au bras de Sullivan, et avec nous, il y avait trois de mes amis du village que j’avais présenté à Sullivan. Eux aussi avait paru méfiants au départ, mais quand il s’était expliqué, ils l’avaient adopté immédiatement. Comme moi. Matthew n’avait pas pu venir. Il ne se sentait pas bien. Avant de partir, je l’avais embrassé tendrement et je lui avais assuré que je l’aimais.
    Maintenant, nous étions devant le restaurant et mon cœur battait à toute vitesse. Sans savoir pourquoi, j’avais le trac. Pourtant, il n’était pas question que je chante devant tout le monde. Plutôt mourir. Danser, je pourrais. Mais chanter.. Oh non ! Même si mes amis me suppliaient, je ne pourrais accepter. Ils ne pourraient me forcer qu’en mettant mon nom par surprise. Mais il ne faut pas que je leur souffle l’idée, ils seraient tout à fait capable de le faire. Avant d’entrer, je jetais un regard à Sullivan.
    « Prêt pour le supplice, cher ami ? »
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Sullivan Williams

Sullivan Williams
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MessageSujet: Re: « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . »   « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . » EmptySam 20 Fév - 1:56

    Si je n'étais arrivé à Margaret Rivers que depuis une semaine, j'avais pourtant eu l'occasion de me faire une « amie ». Si il me fallait bien plus de temps pour faire sincèrement confiance à quelqu'un, cette jeune femme avait toutes les qualités requises pour faire parti de ceux que je pouvais considérer comme des amis. Elle était douce, et serviable, curieuse et attentive. Evidemment, elle avait sûrement quelques défauts, mais je ne la connaissais pas assez pour pouvoir les déterminer. Ce matin, j'avais été faire quelques achats au magasin de musiques. Etant donné que Aloyssa y travaillait, et que je me sentais quelques peu seul sans ma soeur – pour qui je commençais sérieusement à m'inquiéter... j'avais pris la décision de parcourir le désert aux alentours pour vérifier que je n'y trouverais pas sa carcasse... -, j'avais quasiment pensé une heure dans le magasin à discuter de tout, et de rien de la jeune femme. La façon dont son visage s'illuminait lorsqu'elle parlait de Matthew, son fiancé, me rappelait Mélanie. Ou plutôt l'attitude que j'adoptais quand je parlais d'elle. J'essayais donc d'écouter un maximum les moments où elles ne tarissaient pas d'éloge à son propos car cela me rappelait à quel point j'étais seul, et désespéré. Au bout de quatre mois, j'étais encore amoureux de Mélanie comme avant. Au bout d'un moment, Aloyssa m'annonça qu'elle prenait sa pause déjeuner, m'invitant à partager le repas avec elle. J'acceptais – évidemment -, et alors que je m'apprêtais à demander à la demoiselle où elle souhaitait déjeuner, mais elle se figea devant une affiche déposée sur la vitrine. J'observais rapidement l'affiche, et un sourire se dessina sur mes lèvres. Après tout, les soirées karaokés permettaient souvent de s'amuser en se moquant des copains sans qu'ils se vexent. Sans même y réfléchir, je proposais donc que l'on y aille à Aloyssa. « Ça te dirait qu’on y aille ? » Je fus surpris d'apercevoir un sourire désolé sur son visage. Elle qui aimait la musique devait apprécier ce genre de soirée, non ? « Non, je ne peux pas. Je suis certaine qu’il n’y aura pas le quart des habitants de Margaret River. Cette soirée, c’est plutôt pour les autres.. » Je levais les yeux au ciel, et retint à peine un soupir. La jolie brunette ne se faisait toujours pas à l'idée que des étrangers puissent venir dans leur ville. J'évitais de la juger sur ce point, ou de lui faire comprendre que son attitude me déplaisait, parce que je n'étais pas certain de réagir autrement si j'avais été à sa place. La jeune femme ne voyait que le mal chez les étrangers, mais pour ma part, elle m'acceptait. Et l'appréciant sincèrement, je n'avais aucune envie de la brusquer, ou de créer un conflit entre nous. Sans plus un mot, elle se tourna, et commença à marcher. Je la suivis, attrapant son bras au passage, et prenant une voix terriblement triste. Je connaissais les points faibles d'Aloyssa – sa générosité, notamment -, et je souhaitais aller à cette soirée. J'allais donc m'en servir. Et ce, sans aucun scrupule. « Mais non ! Et puis, c’est histoire de s’amuser.. Ça me ferait du bien, je t’assure. Et tu pourrais me présenter tes amis. S’il te plaît, Aloyssa ! » J'avoue. Le « S'il te plait, Aloyssa ! » était caricatural, et sûrement exagéré. Elle soupira, réfléchissant. Je la regardais, ayant quasiment des yeux de chiens battus, et cela suffit pour la faire craquer – même si elle ne se l'avoua pas tout de suite. Elle se tourna vers moi, le regard ampli de malice. « Je te préviens, je ne sais pas chanter moi ! » Je laissais échapper un rire, et nous marchâmes d'un pas cadencé vers le restaurant au coin de la rue.


    Je passais le reste de la journée prêt de la voiture d'Adler près de la ville afin de voir si rien ne pouvait m'indiquer où elle était partie. En tout cas, je ne trouvais ni son ordinateur portable, ni son téléphone ( ses téléphones, devrais-je dire)... Au moins, c'est qu'elle avait choisi elle-même de quitter la voiture ! Avec un peu de chance, je la croiserais ce soir au karaoké – car c'est également pour cette raison que je souhaitais y aller. Il y aurait beaucoup de monde ce soir, et si Adler n'était pas spécialement fan des karaokés – elle détestait chanter en public, même si je lui avais dit et répété que sa voix était agréable lorsque celle-ci était accompagnée de l'eau coulante de la douche -, il y avait des chances qu'elle y fasse un tour par curiosité. Peu avant vingt heures, Aloyssa me passa, me demandant si je pouvais passer l'apprendre. Son fiancé était malade, et elle n'avait pas envie de conduire. Je passais donc la prendre, et nous rejoignîmes trois de ses amis au Berry Farm. Alors que nous nous apprêtions à entrer dans le restaurant, elle me jeta un regard, et une réplique mi-humoristique mi-sincère. « Prêt pour le supplice, cher ami ? » J'esquissais un sourire. « Parle pour toi. Tu ne m'as pas encore entendu chanter. Là, tu vas souffrir. » lançais-je, avant un clin d'oeil. J'ouvrais la porte, et en jeune homme galant que je suis, j'entrais dans le restaurant en premier comme la tradition le voulait. En effet, dans le temps, les cuisines se trouvaient à l'entrée du restaurant, et le fait que le jeune homme entre le premier permettait qu'il protège la femme qu'il amenait dîner des éclaboussures d'huile. Evidemment, les amis d'Aloyssa en profitèrent pour entrer, et je fus le dernier à pénétrer dans les lieux. C'était la première fois que j'y entrais, et je fus agréablement surpris par les lieux. L'endroit était caustique, mais authentique. Il était aisé de deviner que nous étions dans une petite ville en le découvrant, mais il avait quelque chose qui le rendait agréable, et qui faisait qu'on s'y sentait chez soi. Peut-être était-ce la bonne musique qui passait en fond, ou tout simplement, l'ambiance qui y régnait. Nous n'avons pas eu à attendre trop longtemps, puisque j'avais été assez prévoyant pour réserver une table dans l'après-midi. Chaque table avait un numéro, et chaque personne une lettre. Le karaoké ne serait pas volontaire, mais désigné. Voilà quelque chose qui allait se révéler intéressant. « Alors, Aloyssa, tu sais ce que tu vas nous chanter ? » lançais-je, taquin. Rapidement, ses amis enchainèrent, lui posant la même question. Elle me jeta un regard noir, et je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. « Ne me regarde pas comme ça. Je ne décide pas qui passe. »
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Aloyssa Carter

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MessageSujet: Re: « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . »   « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . » EmptyLun 22 Fév - 22:22

    Je m’accrochais au bras de Sullivan. Mes doigts se resserraient de plus en plus fort sur lui. Je crois que j’étais effrayée à l’idée d’entrer dans le restaurant. Je ne pouvais le sentir mais les battements de mon cœur s’accéléraient. Pourtant, je n’avais pas de raison d’avoir peur. On ne pourrait me forcer à chanter et à me ridiculiser devant tous les habitants du village et les autres imbéciles qui venaient nous piquer notre richesse. J’étais persuadée que ce soir, ils chercheraient à détourner la situation, à faire disparaître la méfiance que nous avions envers eux. Ils chercheraient à se faire accepter parmi nous. Cette soirée n’était qu’un piège. Peut-être était-ce l’un deux qui avait soudoyé le patron du Berry Farm pour organiser la soirée. Je fermais les yeux. Je m’imaginais bien trop de choses. Il fallait que je retrouve mon calme. Sullivan me poussa vers l’intérieur. Je ne sais pas s’il se rendait compte que j’avais énormément de mal à me faire à l’idée de cette soirée. Je me calmais un peu mais j’avais peur de me retrouver à l’intérieur toute la soirée et de ne pas pouvoir m’échapper quand on voudrait m’obliger à chanter devant tout le monde. J’entrais dans le grand restaurant qui m’était si familier. Ils avaient décoré - j’étais certaine que quelques personnes du village était venu aider le personnel. Des banderoles rouges étaient accrochés sur les murs et nous pouvions y lire « soirée karaoké exceptionnelle à Margaret River. » Je souriais malgré moi. Je sentais qu’ils avaient mis du leur et qu’ils avaient voulu organiser une bonne soirée. J’étais fière de mon village et la colère qui m’avait animé toute la journée contre le Berry Farm disparut soudainement. J’étais chez moi, ici. Par chance, Sullivan était venu réserver une table l’après-midi même. Je lui lançai un sourire tandis que je m’asseyais autour de la table ronde. « Alors, Aloyssa, tu sais ce que tu vas nous chanter ? » Mon sourire s’effaça de mon visage. Je lui poussais la langue avant que les amis qui nous accompagnaient me posèrent la question et me pressèrent pour que j'y réponde. Cette fois, je lançai un regard noir à Sullivan comme s’il était responsable de leur agitation.

      « Je ne chanterais pas ce soir. Pas question que je me ridiculise ! »

    Mon ton était sec. Ainsi, j’espérais leur faire comprendre qu’il valait mieux qu’il se taise avant que je ne puisse m’énerver. Ceux qui me connaissaient bien comprirent que je n’avais pas envie de rire sur ce sujet et cessèrent leur jacasseries. Mais Sullivan ne trouva rien de mieux qu’éclater de rire avant d’ajouter « Ne me regarde pas comme ça. Je ne décide pas qui passe. » Je soupirai avant d’aborder à nouveau un doux sourire. J’étais tellement nerveuse que je ne trouvais rien de mieux que de m’énerver. Au bout de quelques minutes, la serveuse apporta les boissons gratuites auxquelles nous avions droit - un soda ou un jus au choix. Puis, les lumières se tamisèrent et des spots éclairèrent une estrade qui avait été mis en place spécialement pour l’occasion face à un grand écran, encore noir. Des tapotements et un bruit strident - qui nous fit tous grimacer - nous annonça que le présentateur de la soirée - sûrement le patron ou un des serveurs du restaurant - allait parler dans le micro, encore posé prés d’un ordinateur portable dernier cri, il y a quelques secondes. « Bonsoir mesdames, messieurs ! Bienvenue au Berry Farm pour cette soirée karaoké ! Je connais la plupart d’entre vous, je reconnais d’ailleurs beaucoup de visages - même dans le noir ! Salut Charlie ! » Je souris face à la désinvolture de Joey, le serveur d’une cinquantaine d’années qui parlait à cet instant même au micro. « Mais il y a aussi quelques inconnus.. Les nouveaux, quoi ! Les fameux chercheurs d’or.. » Il était impossible que personne ne remarque la pointe d‘amertume dans sa voix. « Enfin, passons, nous sommes là pour nous amuser, n’est-ce pas ? » Un grand « oui » résonna dans la salle, suivi d’une salve d’applaudissements. Ensuite, pendant cinq longues minutes et entre quelques bredouillements, Joey nous expliqua le déroulement de la soirée. Nous devions tous accrocher à notre vêtement le numéro qu’on nous avait attribué à l’entrée. Joey et les serveurs avaient les numéros dans un chapeau et ils piocheraient chacun leur tour. Ainsi, tout le monde sera forcément obligé d’y passer à un moment ou un autre et nous n’avions surtout pas le droit de nous opposer ni au choix de la chanson, ni à la personne qui nous accompagnait. Je soupirais. Je n’aurais jamais dû venir à cette soirée. Je ne savais pas chanter - du moins, je n’avais jamais essayé de chanter mais j’étais persuadée que ma voix était fausse. Joey ensuite déclara le commencement de la soirée. Après un suspens insoutenable - où je crus que mon ventre allait finir par exploser tellement le nœud au creux de mon estomac se resserrait - Lyla, une des serveuses, tira un certain Lucas - que je ne connaissais pas. Il se leva, sous une tonne d’applaudissement de sa tablée et se dirigea vers l’estrade. Par malchance, il eut le droit à Cotton Eye Joe. Je soupirais à nouveau. Si, en plus d’être ridicule naturellement, je devais chanter une telle chanson, je n’oserais plus jamais sortir de mon appartement. Trois personnes passèrent encore. Puis, Joey annonça que c’était maintenant le tour d’un duo. Je croisais les doigts. S’il fallait que je passe, c’était maintenant. Au moins, je ne serais pas seule et qui que ce soit qui m’accompagnerait pourrait me soutenir. Joey hurla un peu trop fort dans le micro « LE NUMERO 13 ! » Mes amis s’agitèrent. Je jetai un regard vers Sullivan. Il portait le numéro 13. Un sourire moqueur se dessina sur mes lèvres tandis qu’il se levait, à moitié content et à moitié nerveux. Joey reprit « Et pour l’accompagner, LE NUMERO 15 ! » Je me mordis la lèvre inférieure. Il me semblait que j’avais ce numéro. Pas besoin de baisser les yeux pour vérifier, l’un de mes amis me poussait déjà en dehors de la table. Joey annonça - comme si c’était un exploit : « ALOYSSA ! Une jeune demoiselle bien de chez nous, mesdames, messieurs ! » Sullivan s’arrêta net dans son chemin vers l’estrade et se retourna vers moi avec un grand sourire. Je le rattrapai, sans entrain et lui murmurai à l’oreille :

    « Tu l’as payé ou quoi ? J'espère que tu sais chanter, au moins un minimum, pour pouvoir me couvrir ! » [

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Sullivan Williams

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MessageSujet: Re: « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . »   « I'll go crazy if i don't go crazy tonight . » EmptyMer 10 Mar - 22:05

    Lorsque la serveuse nous apporta les boissons, je l'interpellais pour lui demander de nous amener des bières à la place. « C'est ma tournée » annonçai-je. Immédiatement les amis de Aloyssa me remercièrent, et celle-ci me déclara « adopté » par sa bande d'amis. Une bonne chose. Si la solitude était ce que je recherchais en ce moment, j'avais été habitué à avoir un groupe d'amis sur lesquels je pouvais compter pour passer une bonne soirée. Et si les amis de la jeune fille était aussi accueillant que celle-ci, je ne doutais pas que je serai amené à passer de nombreuses bonnes soirées. Je n'avais pas envie de voir du monde, pour être honnête. J'avais envie de rester dans ma chambre d'hôtel, ou dans un endroit où j'étais certain de pouvoir rester seul, et de n'être dérangé par personne. Mais Margaret River était pour moi l'occasion de recommencer une nouvelle vie où le souvenir de Mélanie ne hantait pas chaque lieu. Elle était dans chacune de mes pensées, et un simple mot pouvait me faire l'apercevoir. C'était difficile à vivre, mais je crois qu'à choisir, je préférais que ce soit ainsi. Au moins, une partie d'elle restait à mes côtés... et rien ne pouvait me rendre plus heureux. Puisque la résurrection est un art que les humains ne maitrisent pas encore, j'entends. Une fois la lumière tamisée, et les réglages – douloureux pour toute oreille humain – micros effectués, un homme d'une quarantaine d'année – probablement le propriétaire – prit la parole, et nous expliqua le déroulement d'accrocher. Comme des robots, nous avons tous attaché au même moment le numéro que nous avions devant nous sur notre assiette, et je lançais un regard taquin à Aloyssa. Celle-ci n'avait aucune envie d'accrocher son numéro. « Tu as besoin d'aide, Aloyssa ? » Celle-ci, presque mauvaise, me tira la langue, et je haussais les épaules, amusé. Une fois nos bières servies, notre attention était portée sur les gens qui passaient, Aloyssa soufflant de soulagement à chaque fois que son numéro n'était pas tiré. Je rapprochais sa bière d'elle avant de lui faire signe de boire, histoire qu'elle se détende. Ce n'était pas en se mettant la pression qu'elle allait profiter de la soirée. Etrangement, lorsque le « Joey » annonça qu'il s'agissait d'un duo, je vis le visage de la belle brune se remplir d'espoir. Je haussais un sourcil, et ne prêtais même pas attention au numéro que hurlait l'animateur improvisé. Ce n'est que parce qu'un sourire moqueur se dessina sur les lèvres d'Aloyssa, et que ses amis me demandaient ce que j'attendais pour me lever que je compris qu'il s'agissait de mon numéro, le treize... Je ne suis pas particulièrement superstitieux, mais je devrais peut être commencer à l'être... Je devais avouer être quelque peu nerveux. Si j'étais ravi de pouvoir participer à la soirée, je n'avais jamais chanté en public, et je craignais un désastre. Mélanie m'avait toujours dit que ma voix était agréable, mais en plus de n'être pas objective, elle n'avait jamais pu m'entendre que lorsque j'étais sous la douche. Alors que je me dirigeais vers l'estrade, l'animateur prononça le numéro de la personne qui serait en duo avec moi... Avec un peu de chance, cela serait une fille. Et une plutôt mignonne avec qui je pourrais finir la soirée. « Et pour l'accompagner, le numéro QUINZE ! » Je m'arrêtais net reconnaissant le numéro d'Aloyssa, et me tournais vers elle avec un sourire vainqueur... La jeune fille qui m'accompagnait était jolie, et je passerai en effet, la soirée avec elle. Ceci dit, pas dans le sens que j'avais entendu. Mais je ne le regrettais pas. La jeune femme était entrain de devenir une très bonne amie, et je ne tenais pas à gâcher cette amitié naissante. De plus, elle avait un fiancé. Et ça, c'était sacré. J'attendis qu'elle me rattrape, et continuai à ses côtés, ralentissant le rythme. La jeune femme trainait des pieds. « Tu l’as payé ou quoi ? J'espère que tu sais chanter, au moins un minimum, pour pouvoir me couvrir ! » Je laissais échapper un léger rire, et haussais les épaules. « C'est ce que nous sommes sur le point de découvrir ! » Attrapant sa main, je me dirigerai vers l'estrade d'un pas plus décidé que le sien, la forçant à accélérer le pas. A peine étions-nous arrivé sur l'estrade que Joey annonça la chanson : « Whiskey Lullaby » de Alisson Krauss, et Brad Paisley. Si la chanson était une pure merveille, je n'étais pas certain d'être capable de pouvoir chanter cette chanson sans m'effondrer. Je déglutis, et me tournais vers Aloyssa, un sourire mal-assuré. La jeune femme mettrait probablement cela sur le compte du stress, ne connaissant pas cette partie de mon passé. Je fis signe au DJ, ou plutôt son équivalent, de lancer la chanson après que Aloyssa et moi fûmes muni d'un micro.

    « Life is short but this time it was bigger
    Than the strength he had to get up off his knees
    We found him with his face down in the pillow
    With a note that said I'll love her till I die
    And when we buried him beneath the willow
    The angels sang a Whiskey Lullaby"


    Lors du premier refrain, nos regards se croisèrent, et je pense que c'est le moment où nous sommes vraiment entrés dans la chanson. Je ne sais pas pour elle, mais je me laissais désormais porté par l'émotion que nous transmettions tout deux, et prenais un réel plaisir à faire ce duo. Une fois la chanson terminée, ils nous paruent tout naturel de serrer l'autre dans ses bras. Je chuchotais dans son oreille "Tu devrais peut être penser à t'inscrire à Pop Idol..." Après avoir été acclamé – étrangement à mon goût, ou du moins, de manière différente des autres candidats -, nous avons rejoins nos amis – enfin, ceux d'Aloyssa - qui n'ont pas été avares de compliments – et c'est le moins que l'on puisse dire. "Vraiment ! On aurait dit des chanteurs professionnels..." J'éclatais de rire. Là, ils n'étaient absolument pas crédibles. "Bon, d'accord. Mais en tout cas, vos voix vont ensemble, c'est épatant ! On se serait cru dans une émission télé..."
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